Culture

Dita Von Teese : un personnage fascinant

Dita Von Teese

L’année où Harry Nilsson et Charles Bukowski passèrent l’arme à gauche, l’Amérique perdit une partie de son âme qu’elle remplaça alors par le grand méchant Internet, Dieu du téléchargement illégal de mp3 et du « broken english ». Tandis que le monde était tourné vers le grunge et le rouge à lèvres qui tâche, Heather Renée Sweet alias Dita Von Teese, jolie blondinette issue d’un milieu prolo à Orange County en Californie et nourrie aux films de l’âge d’or hollywoodien, créa sa première page sur le web avec son petit copain de l’époque, où elle pose en petite culotte et talons hauts.

Dita Von Teese

A partir de 1953, date à laquelle la première édition du magazine vit le jour, tous les dessous de lit des Etats-Unis comptaient quelques Playboy sous le matelas. Les pin-ups devenaient partie intégrante de la culture de l’époque, démocratisant l’effeuillage jusque dans les chaumières puritaines du pays. Quand le père de Dita Von Teese la vit en couverture du célèbre mensuel en 1999, il ne fit aucun commentaire. Dita comprit ce jour-là qu’elle avait gagné son respect. Elle y réapparaitra en 2001 et 2002, et parce que la fille qui écrit l’article sur elle entend mal son pseudonyme au téléphone, Dita Von Treese devient Dita Von Teese.

Sharon Osbourne dira « Dita Von Teese est la seule fille qui a le droit de faire un striptease à mon mari »

Elle ira jusqu’à payer les services de Dita Von Teese pour l’anniversaire d’Ozzy. Dita a ceci de particulier qu’elle plait autant aux femmes qu’aux hommes. Armée d’un glamour absolu, l’ex-femme de Marilyn Manson a, après avoir travaillé adolescente dans une boutique de lingerie, économisé plusieurs mois avant de pouvoir s’offrir son premier corset. A partir de là, Dita affirme son goût pour les parures et les pièces d’une autre époque en se lançant dans des études de costumière. Les hommes admirent sûrement ses courbes et ses déhanchés dans le fameux verre de martini, les femmes aussi, mais pas seulement : il y a chez la plus connue des pin-ups contemporaines un travail méticuleux, une vraie démarche artistique pour ressembler à ses idoles (Betty Page et surtout Betty Grable).

Dita Von Teese n’est pas vulgaire, ni dangereuse

Son livre Burlesque and The Art of The Teese n’est pas là pour stimuler platement les hormones sexuelles, il y a une intelligence dans son savoir-faire, il s’agit avant tout de jolies photos à admirer et pouvant servir d’inspiration. Là où le marché des starlettes est peuplé de jeunes filles tatouées, inspirées par un savant mélange entre gravures de dessins old school et esprit punk-rock, Dita est vierge de tout encre.

Plus récemment, Dita confia à une journaliste de Marie-Claire qu’elle n’avait aucune idée de ce qu’elle gagnait par mois

Deux shows de 10 minutes chacun coûtait entre 70 000 et 100 000 $, c’est tout ce dont elle était sûre. Lorsqu’elle est venue à Paris pour un spectacle de revue au Crazy Horse, la fille qui se teint elle-même les cheveux en noir a facturé la prestation 100 000 euros. Probablement femme d’affaires hors-pair, Dita Von Teese connaît surtout son sujet, maîtrisant les moindres ficelles du métier. Ainsi, dans une interview pour le blog de Diane Pernet, elle raconte qu’elle fut pendant une période tellement obsédée par le burlesque et ces actrices des années 40, qu’elle en arrivait à s’habiller exactement comme les stars de l’époque, respectant strictement la mode de l’année 1942 ou de l’année 1948, sans mélanger les deux.

Il y a quelques temps, des photos de Dita au naturel ont commencé à circuler sur Internet

D’habitude, les images avec / sans maquillage sont plutôt du genre sorties de l’esprit de Stephen King. En l’occurrence, on ne peut même pas lui enlever son teint parfait. Après avoir tourné dans des films érotiques à l’esthétisme fétichiste, elle s’essaye aux podiums, où elle défile pour Jean-Paul Gaultier à Paris et pose pour une campagne publicitaire de Vivienne Westwood, avant de réaliser sa propre collection pour Wonderbra qui devrait sortir à la rentrée.

Dans un entrelacement de dentelles, frou-frous et plumes colorées, Dita Von Teese rappelle souvent qu’il n’est pas nécessaire d’être mannequin pour pratiquer l’art du striptease, qu’être glamour n’implique pas forcément un physique avantageux.

Mais avant tout, Dita Von Teese nous rappelle que la sensualité se suggère, et qu’une aura sexuelle n’est pas aussi évidente à capturer qu’une photo de Britney Spears sans culotte descendant de sa limousine.

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