Questions de parents

Faut-il jeter la tétine de son enfant sans lui donner d’explication?

tétine

Tu ne sais pas comment te débarrasser du vilain doudou qui pue de ton adorable bambin ? Tu en as assez qu’il se balade à trois ans passés avec une énorme tuuuut – autrement appelée “tétine” ou “sucette” – lui masquant les trois quarts de son si joli visage et ne lui donnant pas à proprement parler un air de prix Nobel ? Alors moi je te le dis tout net, va voir Naouri.

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Il t’expliquera que tu es bien bête de te poser toutes ces questions sur le comment du pourquoi ne pas traumatiser chouchou qui risque en plus de venir te jeter à la figure dans vingt ans qu’il ne s’est JAMAIS remis de la disparition dudit doudou et que c’est probablement pour cela d’ailleurs qu’il en est à son troisième divorce.

Oui, Naouri, Aldo de son petit nom, célèbre pédiatre médiatique, explique en ce moment à qui veut l’entendre que les mères sont des dindes

Marre du doudou ? Tu le jettes. “Et, heu, comment je l’explique à mon adoré ?”, demande la mère dont le menton tremble déjà de voir la chair de sa chair entrer en fusion nucléaire après qu’elle ait actionné le vide-ordure.

“On n’explique pas. On jette et c’est tout. L’enfant pleurera deux jours et il s’arrêtera. De toutes façons, s’il pleure, c’est qu’il sait qu’il a une marge de négociation”.

Ah. Ah. Re-Ah. Merde alors. De deux choses l’une. Soit mon pote Aldo n’a jamais élevé d’enfant – mais je crois savoir qu’il est père – soit… il est sourd. Je penche pour la deuxième option.

Quoi qu’il en soit, derrière cet exemple anecdotique, se profile un courant de pensée assez dominant en ce moment dans le landerneau psycho-pédiatrique selon lequel il faut en finir avec l’enfant roi

Ce à quoi j’adhère à 300%, d’autant que je suis comme toutes les mères, à part mes enfants aucun marmot ne trouve grâce à mes yeux, surtout pas ceux de mes amies qui sont évidemment atrocement mal élevés. Donc, ok pour dire que les parents ne sont pas là pour plaire à leurs enfants – même si, admettons-le, c’est un peu douloureux d’entendre chouchou hurler “maman t’es méssante ! Méssante maman!” en plein supermarché parce que tu as refusé pour la quarante-douzième fois de lui acheter une des nombreuses saloperies qui narguent les petits – et leurs mères d’ailleurs – à la caisse.

Ok aussi pour un certain retour à l’autorité, pour l’instauration de limites ou pour la dédramatisation de la fessée donnée à la suite de cette fameuse crise au supermarché

Après avoir trainé sur deux kilomètres au moins ton rejeton hurlant et rampant et pris dans les seins un coup de pied décoché avec toute la haine dont est capable un moins de trois ans dont le désir a été contrarié. A ce niveau là la fessée n’est pas un châtiment corporel, c’est un réflexe. Oui, ok pour tout ça.

Il n’empêche qu’on n’est peut-être pas obligé de jeter tout Dolto avec l’eau du bain

Et le doudou avec. Il n’empêche que décréter totalement arbitrairement qu’à deux ans et demi un enfant ne doit plus boire son cacao au biberon le matin sous peine de devenir un dangereux psychopathe – et l’aspect pratique du biberon, Aldo, t’en fais quoi, merde ! – ou d’interdire sans plus d’explication à un petit garçon d’astiquer sa mini knacki – même tout seul dans sa chambre – au prétexte qu’en se donnant du plaisir “il s’isole du monde”, et bien moi je dis, où va-t-on.

Ne serait-il pas possible d’avoir recours à l’autorité tout en argumentant certaines de nos décisions ?

Cette tétine, n’est il pas envisageable en effet de finir par la balancer mais en expliquant à chouchou les raisons pour lesquelles on en vient là ? L’autorité va-t-elle nécessairement de pair avec le plus laid des conservatismes ? Bref, Aldo, je ne t’en veux pas tu sais, parce qu’à mon âge désormais, après avoir passé l’épreuve du feu des jumeaux et alors que j’attends mon troisième enfant, j’ai enfin appris UNE chose.

Tout ce qu’on fait en tant que mère est forcément dénigré, par notre propre mère, par notre meilleure amie – dans notre dos bien sûr – par notre pédiatre et plus tard par notre enfant

Il n’empêche qu’à ce jour, on n’a encore trouvé personne qui s’acquitte mieux de cette tâche que nous. Alors perso, je fais comme je le sens et j’assume dès la première seconde de vie de mon enfant l’idée que je vais souvent me tromper. Et si j’avais un conseil, un seul, à donner aux nouvelles mamans encore vierges de fessées, crises au supermarché ou autres doudous égarés, ce serait celui-ci: fiez-vous à votre bon sens. Et n’écoutez pas trop les vieux pédiatres qui n’ont pas changé une couche depuis, oh… au moins tout ça.

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PenseeDeRonde

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