Témoignages

Coup de vieux à 25 ans !

être vieux à 25 ans

Si jusqu’à 25 ans on a l’impression de grimper vers l’apogée et l’extase de notre vie de jeune-femme, passé les 25 ans c’est un peu la chute vers la vieillesse et par là même, une longue descente aux enfers. D’ailleurs à partir de 25 ans physiquement on commence à devenir femme, si l’on convient que devenir femme signifie  avoir du mal à perdre du poids et insister chaque jour un peu plus sur le fond de teint 2 en 1 !

A 25 ans on devient vieux dans sa tête. Même si 6 petits mois avant les 25 ans on était encore toute fesses dehors à l’affût d’un mâle dominant à dominer, qu’on faisait souvent des vocalises sur du Lara Fabian les soirs de beuveries entre meufs ou que l’on chevauchait la barre de lap dance juste pour allumer des testostéronés à l’oeil lubrique, à l’aube de nos  25 ans, on se surprend à avoir des envies de vieux !

Si l’on écoute les discussions abordées par nos homologues générationnelles, on s’aperçoit que les conversations tournent vers des sujets jusqu’alors réservés aux adultes aigris :

A 25 ans, on parle boulot plutôt que sortie.

Hélas, les discussions de philosophie post-adolescentes sur “qu’est-ce que je vais faire de ma vie” sont terminées. Les dés, même pipés, sont déjà jetés puisque parée de multiples stages, vous êtes destinés aux CDD et CDI. Lors des soirées on ne demande plus “D’où tu viens ?” mais “Tu fais quoi dans la vie?”. A 25 ans notre laissez-passer mondain est notre carte de visite et on se vante d’avoir un métier, même si bon nombre tueraient père et mère pour encore avoir 2 mois de vacances !

On ne parle que de taf. Peut-être tout simplement parce qu’on ne fait plus que ça de notre journée, de nos soirées et même de nos week-ends. Nos amis d’enfance on été troqués par les collègues de bureau et on se surprend à dire une phrase de vieil adulte carriériste “ah ce soir je peux pas j’ai un pot de départ avec des collègues !”

Ah mon Dieu !

A 25 ans, on parle mari plutôt que plan cul.

Les discussions sans fin sur les performances et découvertes sexuelles dans les fourrés sont terminées. Les décryptages  au rayon laser et nos regards de braise sont remplacés par des questionnaires rigoureux sur l’éventuel “mari”. Comme à 25 ans on a tout vu, tout essayé, on connait la musique et l’on se pense maître en la matière.

On est blasé et telle une vielle loutre des mers qui a tout vu et tout vécu, on ne raconte même plus les détails croustillants qui nous faisaient encore vibrer il y a quelques temps. Ce n’est d’ailleurs peut-être pas pour rien qu’il existe plein de filles célibataires à 25 ans, car à force d’abandonner les coups d’un soir pour se réserver, telle une sainte-ni-touche à sa future cible nuptiale, et bien tous les coups ne sont plus bons pour avoir ce que l’on veut au lit !

A 25 ans on parle vie commune au lieu de parler collocation.

Avec même pas deux mois au compteur de leur vie amoureuse, les jeunes couples sont à l’affût d’un nid. On se surprend à acheter le Elle déco et à se refiler les bons plans pour acheter une nespresso au lieu d’organiser la pire soirée chez nos potes colloc’. Enfin, on raconte avec une certaine fierté nos week-ends bricolage et on se vante d’aller faire le marché à l’autre bout de la ville pour acheter des légumes bios, vous comprenez, c’est plus sain ! A l’époque on aurait donné n’importe quoi pour manger un big mac bien gras en guise de petit-déjeuner à 16h.

A 25 ans on parle bébé au lieu de baby-sitting

Fini, on ne vous demandera plus si vous pouvez garder les mioches de la voisine, mais plutôt “alors, c’est pour quand ?”. Les filles donnent des enseignements curieux sur les accouchements, et autour de vous, les ventres gonflent à vue d’œil. Le pire c’est qu’en allant faire les courses chez Gap, vous remarquez la nouvelle collection pour femme enceinte au lieu de vous attarder sur cette mini jupe écossaise.

Alors que l’on aspirait il y a peu à avoir une vie de femme indépendante, on nous trouve maintenant rêvassant à une maison, une balançoire et un gros chien plein de poils ! Triste aveu que de se dire que l’on aspire à une vie ultra conventionnelle, qui, soit-dit en passant, devient quand même de plus en plus exceptionnelle à accomplir…

A 25 ans, on entame une psychothérapie

Enfin, à 25 ans, on entamera une psychothérapie pour pouvoir répondre à des questions sans réponse, mais surtout pour essayer de comprendre pourquoi nous sommes atteintes de vieillitude qui nous empêche de profiter du peu de temps qu’il nous reste avant d’entamer cette vie monacale où l’on regrettera notre jeunesse.

Alors, finalement, à 25 ans on est décidément des vieux cons !

A propos de l'auteur

Audrey A.

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