Féminisme

Ne faisons pas du féminisme un fléau, Ladies…

La liberté d’expression est un droit et une valeur qu’on prétend accorder à tout le monde, et pourtant il n’y a pas un seul jour où ceux-ci ne sont pas bafoués dans notre bon vieux pays des Droits de l’Homme. Vous avez dit la France ? Ne nous affolons pas, ce n’est pas comme si nous avions inventé la démocratie, rendons à César ce qui lui appartient, même s’il n’a rien d’hellénique.

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Ce qui provoque aujourd’hui chez moi ce regain de conscience politique, c’est la polémique faite autour du rappeur Orelsan, dont tout le monde parle sans avoir pris la peine d’écouter la musique, manifestement la meilleure manière de se faire une opinion juste, justifiée même, et pertinente dudit suspect, qui se voit fermer beaucoup de portes, blacklisté par de nombreuses directions de festivals qui, comme nous le savons tous, craignent le retrait de subventions et de financements régionaux, tout ceci sous le joug du non moins célèbre Parti Socialiste, plus ou moins à l’origine de cette fieffée mascarade.

Pitch du feuilleton de ce printemps avec Orelsan

Orelsan, rappeur, publie il y a environ deux ans sur la Toile “Sale Pute“, une chanson que Madame la secrétaire d’État à la Solidarité Valérie Létard (faut-il revenir sur l’intitulé de son poste, ampoulé, cela va sans dire, mais surtout extrêmement surfait à l’instar d’une de ces sociétés utopistes inventées par Orwell ou autres Huxley… quand on parle de démocratie…) perçoit comme “un appel au viol, au meurtre et à l’incitation à la haine envers les femmes“.

Madame Létard a l’air de peser ses mots, c’est un vrai bonheur

La chanson d’Orelsan ne fait pas état d’un amour des femmes inconditionnel comme aurait pu le faire Julien Clerc, Patrick Juvet ou encore Julio Iglesias, et non seulement je l’en remercie, mais qu’on ne blâme pas une réaction normale : quelle jeune femme ayant été trompée et trahie par son ami n’a pas eu des envies destructrices ? Pourquoi les jeunes hommes ne pourraient-ils pas aussi en avoir, si virtuelles sont-elles puisqu’il s’agit ici d’une chanson, non pas d’une tentative d’homicide avec préméditation où je ne sais quel crime énoncé par la loi pénale ?

Certes, les mots sont tranchants, les paroles sont lourdes de sens

Mais n’est-ce pas là qu’est censée intervenir la liberté d’expression, notamment dans l’art ? Ne serait-ce pas tout simplement là une remise en question du rap en tant qu’art à part entière ? Retour aux premiers instants de NTM enchaînant condamnation sur condamnation, aux poursuites entamées par notre très cher président à l’égard du groupe valdoisien Sniper…

La chasse aux sorcières n’est vraiment pas loin

Dans ce cas, qu’on abatte également Koxie et son pathétique pamphlet, qui peut paraître aux yeux d’individus peu éclairés comme un appel à la haine phallocratique.

Et à ce train là, on n’est vraiment pas rendus…

Rouge un jour, rouge toujours. Des têtes vont tomber, et c’est non sans joie que j’accueillerai les foudres de la bonne conscience ; un troupeau d’obédience panurgienne risque bien de tout détruire sur son passage.

J’ai hâte…

A propos de l'auteur

Rose H.

18 commentaires

  • On a déjà beaucoup glosé sur cette polémique, mais je trouve gonflé d’accuser le féminisme dans son ensemble.
    d’une part parce que les féministes n’étaient certainement pas toutes (et tous!) d’accord sur le sujet, d’autre part parce que cette polémique a été rapidement récupérée de manière politique et donc, calculée

    je n’en dirais pas plus parce que j’ai déjà bien assez usé mon clavier là-dessus, mais seulement que taper sur les féministes qui “exagèrent”, c’est trop facile et trop à la mode.

    une dernière chose: à mon avis ce n’est pas “haine phallocratique” mais “haine misandre” que tu voulais dire.

  • Je n’accuse pas le féminisme, c’est une mise en garde, et je m’inclus dans le lot aussi : ce genre d’histoires, faut s’en méfier comme de la peste. Et mon titre rejoint l’article de Loou sur les machos, en fait.
    Mais effectivement, ce sujet a fait couler beaucoup d’encre, mais il m’a semblé intéressant de me faire l’avocate du diable sur ce coup.

    C’est certainement haine misandre que j’ai voulu dire, oui. Désolée. Cependant, j’ai écrit haine phallocratique, et du moment que l’idée est passée, moi ça me va.

    NB : Je passe ma vie à utiliser le vocabulaire à tort et à travers, et à faire des néologismes… C’est un choix de vie !

  • Quelque chose m’a personnellement surpris dans cette affaire : la récupération d’Oreslan, immédiate, par tous les médias plus ou moins “de gauche”… Scandalisés par son éviction de festivals (ce avec quoi on peut être d’accord), ils ont sortis les louanges et grands mots.

    Déjà, selon moi, les paroles d’Oreslan posent problème, pas tellement d’un point de vue féministe, mais d’un point de vue humain : j’ai vraiment du mal à considérer comme une création artistique l’étalage brut de toutes les horreurs qu’on a envie de faire à quelqu’un. Enfin, ce n’est que mon avis, et ce n’est pas selon moi une raison suffisante pour justifier une quelconque interdiction.

    Mais là où je ne comprends vraiment pas, c’est quand toute la presse a sorti les qualificatifs pompeux et grandiloquents : mis à l’index par une secrétaire d’état, il devenait brutalement un génie.

  • J’ai bien écouté les paroles d’Orelsan, et j’y ai entendu des descriptions de tortures dans ses chansons. Cet homme a l’esprit très imaginatif quand il s’agit de faire souffrir. Les mots sont plus que tranchants. Il va beaucoup trop loin, et là, je t’avoue que je n’ai pas le coeur de défendre un tel “compositeur”. En effet il a le droit de penser ce qu’il veut des femmes, mais en tant qu’artiste, il a la responsabilité de modérer son expression.

    Si on lui rend la vie difficile, je ne verserai pas une larme sur les obstacles qu’il va rencontrer dans sa carrière. Le laisser faire, c’est finalement encourager le mépris ordinaire des femmes dans l’espace public.

    D’ailleurs, s’il avait pris pour cible les noirs ou toute autre minorité dans ses chansons, il tombait immédiatement sous le coup de la loi.

  • En tant que personnalité “notoire”, dans le sens où ses paroles sont entendues par des milliers de gens, là, je suis totalement d’accord avec toi, zazouu, il doit faire preuve de modération.

    Or il s’agit ici d’une oeuvre artistique, quel qu’en soit notre avis, et du coup, il faut savoir faire preuve de recul face à tout ça. C’est tout le problème de l’art : ça plaît ou ça plaît pas, c’est censé déchaîner les passions… Là, c’est le cas. D’ailleurs, SuperSalome, je l’avoue, une chanson où il explique en long en large et en travers comment il voudrait la voir “crever, cette sale pute”, effectivement, ça n’a rien de révolutionnaire ni d’artistique, à proprement parler.

    Je sais pas si je suis claire…

  • Si tu es claire ; j’essaye de comprendre tes réticences et je reconnais que cette histoire de censure n’est pas simple, mais ce qui me choque particulièrement dans cette affaire “Orelson”, c’est qu’il serait évident à l’ensemble de l’opinion publique que tenir un discours haineux sur les noirs, les juifs, ou les musulmans dans une oeuvre artistique ferait l’objet d’un véritable tollé. Les dites oeuvres seraient retirées de la vente ou auraient d’immenses difficultés à voir le jour.

    La pilule passe très mal en ce qui me concerne, et je suis incapable de voir un tel appel au mépris et à la violence envers les femmes avec du recul. Cet artiste jubile dans son coin, il sait très bien que ses paroles trouvent un écho dans son public, il “surfe” sur la vague d’un rap dénaturé. En un mot, les femmes servent toujours de défouloir à la haine ordinaire, avec l’assentiment de presque tous au nom du respect de l’art…

    Les quelques pauvres droits des femmes acquis avec peine pourraient bien un jour s’effriter… J’ai peut-être tort mais je ne suis pas rassurée quand j’y pense.

  • Excuse moi mais je ne peux pas laisser passer ça : “quelle jeune femme ayant été trompée et trahie par son ami n’a pas eu des envies destructrices ? Pourquoi les jeunes hommes ne pourraient-ils pas aussi en avoir, si virtuelles soit-elles puisqu’il s’agit ici d’une chanson”
    ?????????????? C’est une blague????????
    Il s’agit effectivement d’un texte public et diffusé, écouté, pas d’une conversation de comptoir privée entre deux potes, et le fait de le publier sans aucun contexte éducatif ne me semble pas particulièrement pertinent ni profitable pour qui que ce soit, homme ou femme. Et l’art n’a pas pour but de nous ramener à l’âge pierre (comme le fait si bien notre ami poète) mais de nous faire évoluer vers plus de paix, de compréhension et d’intelligence entre les sexes et les peuples.
    Je trouve ça répugnant d’en appeler à la liberté d’expression quand on sait qu’en France une femme meurt tous les 2,5 sous les coups de son conjoint. Je suis désolée mais l’incitation à la haine, au sexisme et à la violence n’est pas un droit, mais un délit.
    Si préférer condamné le texte d’Orelsan dans son ensemble plutôt que de trouver de molles excuses au nom d’une liberté d’expression qui a bon dos me fait rentrer dans le “troupeau d’obédience panurgienne” si méprisable à tes yeux, ça sera avec plaisir.
    Triste article.

  • Je maudis mon BlackBerry en cet instant. Même si je l’attendais avec véhémence ce commentaire (“Va mourir, Rose H. !”), me réveiller en pleine nuit, c’est violent ! J’avais pas réalisé que le “métier” de bloggeuse était si prenant.

    Un peu d’humour ne fait pas de mal, dans ce monde de brutes…

    Papier-bulle, je n’ai pas grand chose à rajouter à ton commentaire. Je ne compte pas même m’en défendre. Et oui, dans le fond, c’est répugnant “d’en appeler à la liberté d’expression quand on sait qu’en France une femme meurt tous les 2,5 (jours ou heures? je ne me souviens plus.) sous les coups de son conjoint”, j’en ai bien conscience.

    Le plus triste dans cette histoire, c’est que ça n’enlève rien à ce que je pense, mon opinion reste la même, que le texte d’Orelsan soit une infamie ou pas (en l’occurrence, il l’est, pour beaucoup de gens) : l’art n’est pas un mode d’éducation, non non non. Il est censé rendre les choses belles, pour vulgariser la définition. A la rigueur. Mais la définition première de l’art, je cite : ” Ensemble de moyens, de procédés conscients par lesquels l’homme tend à une certaine fin, cherche à atteindre un certain résultat.”

    J’ai envie de dire : objectif atteint. Pour Orelsan, provocation = sanction. Voilà mon seul constat.
    Je n’ai pas envie de donner d’autres exemples, de peur de tout mélanger (les amalgames, c’est pas trop ma tasse de thé.) Il a voulu jouer au con, et pour le coup, il a pas été rattrapé par “la liberté d’expression” qui aurait dû jouer son rôle ici, afin que son texte puisse être pris au millième degré, ce que j’ai choisi de faire.

    Je dois certainement manquer de compassion, ou de solidarité, voire même de réalisme. J’en suis navrée.

  • C’est une vision qui se respecte, mais je trouve que cette liberté d’expression comme je te l’ai dit plus haut devrait s’appliquer à tous… Elle est à géométrie variable en France et c’est dommage.

  • Exactement. J’ai joué la provoc’ en “attaquant” le féminisme sur Ladies Room (un comble, quand même!), c’est sûr ; mais si j’avais appliqué la même théorie concernant le racisme, ou l’homophobie, de véritables fléaux pour le coup, c’est vrai qu’on en arrive à la même conclusion, Zazouu.

  • Un avis de mec si vous le permettez 🙂

    Je trouve qu’on a utilisé de bien grands mots pour un tout petit aboyeur dans cette histoire, comparer ce minable à George Brassens comme j’ai pu le lire franchement…

    M’est avis que sa “chanson” n’a rien à voir avec l’art, il a créé un buzz facile pour faire parler de lui. T’es qu’un sale pute, une sale pute, une sale pute, je sais qu’il y en a pour tout les goûts mais là on peut le dire : c’est juste de la merde. Et en aucun cas de l’art.

    Et pour la liberté d’expression ça me fait doucement rigoler, si un gamin gueule des grossièretées dans la rue et que sa mère lui met une claque sur la tête en lui disant de se taire, personne n’ira invoquer la liberté d’expression. Dans notre cas, c’est pareil 🙂

  • Ce qui me fait rire, moi, dans cette affaire, c’est la polémique que suscite une chanson au texte ma foi pas si choquant que ça (oui vous pouvez hurler) alors que j’ai eu accès à bien pire, sauf que ça n’a pas été médiatisé, c’est resté dans un petit cercle fermé : celui du métal hard par exemple, avec des textes satanistes, antisémithes, racistes, et que sais-je encore abordant des thèmes morbides comme la torture et bien pire encore.

    J’ai connu aussi, et avec grand plaisir je dois l’avouer parce que j’adore, des groupes trashy comme TTC avec son célèbre “girlfriend” qui n’est certainement pas une ode aux femmes, le très choquant “sale pute” (Sortez le tapis rouge sali de leur sang bitch / Sers-moi une coupe pour la descente des marches /Dans un verre en argent où je croque dans ta chatte / Comme un sandwich. Bordez / Portez-moi / Apportez / Donnez-moi / Vos amies mannequins servies sur un plateau / Sorties d’un gâteau /
    Munies d’ustensiles / Que des filles faciles / Orgie / Pendant que tu suces ma bite / Ton trou du cul s’élargit / C’est la vie ! / Rien à foutre de tes règles ! / Bouche ta croupe, oublie le reste) ou encore “octobre rouge”, où tout gravite autour d’un machisme sans bornes, avec paroles pornographiques et avilissantes pour la femme.

    C’est marrant, j’en n’ai pas entendu parler, pas de révoltes contre le groupe et contre ses chansons ma foi assez trash… ils sont passés y a pas longtemps près de chez moi, ils font leur petit bonhomme de chemin dans leur monde du rap. Teki Latex a chanté récemment avec Lio… Pas de scandales et c’est tant mieux. Les femmes écrivent de leur côté en chiâlant que les mecs c’est tous des salauds comme Vitaa et elles ne savent faire que ça, c’en est désespérant : si elles avaient un peu plus de couilles, elles écriraient tous les supplices qu’elles imaginent faire à l’infidèle.

    Oui Orelsan a beaucoup d’imagination pour ce qu’il s’agit de la torture, ça ne fait pas de lui un tueur sanguinaire. Sinon autant foutre au trou (sans mauvais jeu de mot) toutes sortes d’écrivain s’épanouissant dans l’horreur… Ce qu’écrit Orelsan, j’aurais très bien pu l’écrire, et j’ai déjà écrit pire croyez-moi.

    Je tiens à rappeler quand même que les pornos ne sont pas une ode à la femme, qu’elles y subissent des violences extrêmes, et que ça n’est pas pour autant qu’un homme qui les regarde voudra faire les mêmes choses et s’en inspirera. Tout relate d’un fantasme (à garder pour soi mais certainement pas à nier)…

    N’oubliez pas, les filles, que les fantasmes refoulés ne créent que des névroses.

    • T’as une fascination pour la torture ? Sinon pas du tout d’accord avec ton argumentaire, que je dirais hors sujet. T’as entendu pire, ouais super, t’essayes d’impressionner ? :p Et c’est pour ça que le vomi verbal de notre sujet serait bien ? Parcequ’on peut trouver pire ? Moi à ce compte là je légitime le viol puisqu’on peut faire pire s’il n’y pas torture et meurtre. Allons y gaiement dans la connerie ^^

      Tu as déjà écrit pire, mais rassure toi, on a tous déjà eu des pensées affreuses, mais tu l’as commercialisé ? Tu as joué sur une mode pour chercher à faire un buzz ? En fait c’est quoi le rapport ? Aucun à mon avis.

      “Les fantasmes refoulés ne créent que des névroses”. Oui, mais le rappeur c’est un refoulé, un névrosé, ou un businessman bien putassier sur les bords ?

      Après pourquoi censurer une chanson et pas le porno, vi bonne question. L’influence de la violence au cinéma, le porno notamment, dans la chanson, ou encore dans les jeux vidéo, sur le comportement des gens c’est à débattre aussi, et je crois savoir qu’on a jamais pu déterminer réellement si elle était incitative ou un bon défouloir. Dans le cas qui nous intéresse je dirais incitative, malheureusement le public à qui il s’adresse est pas le plus fin qui soit.

    • non les fantasmes refoulés ne crées pas automatiquement des nevroses, puisqu’un’fantasme n’est pas fait automatiquement pour etre réalisé (soumission, viol, amour a plusieurs, violence) les fantasmes sont des images qui sert a nous exités ou a nous defouler inetrieurement peut etre mais heureusement qu’on ne passe pas à l’acte quand il s’agit de faire du mal a des personnes non consentantes.

      “sale pute” est un tres tres mauvais texte qui ne demontre aucun talent d’ecriture ou artistique de la part d’orelsan et qui donc n’a aucune legitimité. d’ailleurs tu dis que tu aurais pu ecrire ce txte aussi ou pire..et bien moi aussi (j’en profite pour remettre ma superbe chanson:
      espece de sale pute viens me faire une turlute
      ou je te tranche la glotte, espece de salope )
      les doigts dans le nez , c’est le niveau CAP de la chanson
      Pour moi defendre ce texte ca revient à se jouer des violences faites au femmes dans ce pays par des putains de mecs qui vont justifier leur acte par des quelquonques actes passionnels ou leur code de l’honneur.

      Quant à dire que les filles chialent dans leur coin comme Vitaa (qui par ailleurs n’a pas defoncer le crane son mec mais lui a rayé sa BM) et qu’elles ne savent faire que ca, on est deja dans les clichés machistes qui ne facilitent pas l’avancée du debat vers des perspectives plus rayonnantes pour les gens de mon
      sexe

  • Cou bleu » Non je ne cherche pas à impressionner, au contraire, juste à dire qu’une fille banale comme moi a déjà éprouvé ce genre de sentiments et ce besoin d’écrire des saloperies. (Oui je les ai déjà diffusées à toute petite échelle, et la principale intéressée y a eu accès). Orelsan, lui, n’a pas cherché à faire un buzz avec Sale pute. Il a fait pleins d’autres choses, alors le coup du businessman, ‘faut pas exagérer. Sinon il aurait essayé de la mettre sur l’album.

    La bonne question, celle de savoir pourquoi interdire l’un et pas l’autre, désolée de te décevoir, mais je ne crois en aucun cas à l’influence de jeux vidéos, films sur l’être humain normalement éduqué. Un gamin a massacré sa famille après avoir regardé Shreck : on fait quoi dans ce cas là ma couille ?

    Pour ce qui est du “j’ai entendu pire” ça ne veut pas dire “ouah salut j’suis trop une rebelle”, il faudrait juste que tu ne retires pas les phrases du contexte : j’ai entendu pire et on n’a rien dit parce que ça n’était pas médiatisé. Si vous vous occupiez vraiment des offenses faites aux femmes, vous seriez aller chercher plus loin que ce que vous sert les médias.

    Mypaw » Houla, excuse-moi, j’ai dit “fantasmes refoulés” pas “fantasmes non réalisés”, il y a quand même une énorme différence ! Laisse moi nuancer… J’entends par fantasmes refoulés des fantasmes que l’on ne s’avoue pas, que l’on n’accepte pas comme le meurtre et diverses pratiques sexuelles plus ou moins morbides. Evidemment que pas tous les fantasmes sont à réaliser, encore heureux, mais c’est un autre débat, d’ailleurs complètement naze parce que depuis le temps on le sait bien tout ça.

    Ce que je veux dire, c’est que si il avait envie sur le coup, cash comme ça de lui défoncer la mâchoire et de l’avorter à l’opinel (au passage l’expression est drôlissime), autant qu’il l’écrive. C’est toujours mieux que de tuer l’amant et de battre la femme.

    Maintenant, je rejoins Rose H. merci pour les CAP, ensuite, ça devient vraiment lourd aujourd’hui de donner son avis sur une chanson, on dirait qu’il faut avoir un doctorat en musique pour écouter et apprécier quelque chose. On va pas commencer à donner une légitimité selon le niveau ; si Bashung avait écrit des paroles dégradantes pour la femme t’aurais été plus docile ? Je ne crois pas ! Et si tu veux jouer les grands mots, parlons de catharsis : c’est bien ce qui me convainc que les musiques trash, avec des paroles qui le sont, ont lieu d’être.

    (Et pour les femmes, oui, je suis désolée, je ne connais pas beaucoup de chanteuses qui aient chanté autre chose qu’une soupe fadasse pour exprimer leur désespoir, à genoux devant leurs échecs. J’aurais beaucoup de plaisir à écouter une femme faire une ode à la tripaille de l’infidèle, faire référence aux bacchantes… ça serait plus dans l’état d’esprit de la cocue qui vient de le découvrir je crois.)

    • Ok un gamin a massacré sa famille après avoir regardé Shrek, mais y avait il un rapport avec Shrek ? A côté de ça, 2 types ont commis des meurtres en ayant dit clairement s’être inspirés des films Tueurs nés et Scream, 2 films que j’ai kiffé d’ailleurs.

      Alors c’est certain que sur un plan personnel j’aurais pas aimé que ces 2 films n’existent pas, c’est certain que les 2 types étaient des esprits faibles, mais j’en viens quand même à me poser la question si des films de ce genre, qui peuvent encourager un passage à l’acte chez un taré, doivent exister. Alors bien sur j’ai vu la critique des médias dans Tueurs nés, j’ai vu la mise en abime et le jeu avec les codes du film d’horreur dans Scream, mais les 2 golios eux l’ont pris au premier degré… tout comme un abruti pourrait prendre sale pute au premier degré ( ? )

      Cela étant ça m’a mis la banane quand tu m’as appellé ma couille 😛

      • Est-ce Scream qui a poussé à tuer ?
        Ou est-ce qu’ils avaient déjà envie de tuer et qu’ils ont trouvé un moyen (et donc copier Scream) ?

        J’avoue je n’ai pas vérifié le fond de l’affaire depuis lors. C’est un tort avec ma qualification.

        Néanmoins, ici, Scream représente plutôt le film en général.

        Alors, est-ce le film qui pousse au crime ou est-ce alors ce qui était déjà en soi qui a trouvait un moyen de passer au crime ?

        On pourrait aussi par là interdire nombres de livres.
        Quoique des oeuvres incitatives peuvent aboutir à des sanctions, même pénales, puisqu’après le livre “Suicide, mode d’emploi”, une nouvelle infraction avait été créé.

        Quant au débat originel sur O….., je n’y reviens pas, je ne connais pas la chanson, et je n’avais pas eu le temps de m’y intéresser au moment de l’affaire médiatique. Et je n’ai pas envie de faire de pub à cette personne, qui n’a pas su se contenir tout de même. Il y a d’autres façons de crier son désarroi, sa tristesse.

        Maintenant, je ne suis pas assez féministe sur certains points. D’ailleurs, je lui préfère le terme égalitarisme qui conviendrait mieux aujourd’hui. Une certaine forme d’égalitarisme. Et souvent, je suis gênée quand on interdit quelque chose. Là pas trop. Mais il y a eu des choses interdites que je n’ai pas comprises et à l’inverse je n’ai pas compris que le clip de Koxie – que je dois avouer bon et amusant tout de même – ait longtemps été diffusé à plein et le sera encore sans doute par intermittence dans des émissions musicales ou à la radio.

        Je pense juste, pour conclure, qu’il ne faut pas se focaliser, mais en restant vigilant/e, sur des points qui pourraient faire détourner le regard, notamment de la nécessaire égalité salariale qui sera longue à venir, quoique peut-être le papy-boom changera-t-il la donne ?

  • Attention à ne pas mélanger art et morale.
    On peut se évidemment se demander, quelle est la différence entre un gars qui crie sa haine sur un plateau de télévision (et se fait censurer) et celui qui la met en chanson.
    Il n’y en a aucune.
    L’art est avant tout un mode d’expression, il sera donc de tout temps soumis à la censure, mais contrairement à l’expression “brute”, les œuvres d’art bénéficient d’une mise en scène (ne serait-ce qu’un tempo minimaliste) qui leur confère une aura particulière et constitue leur première protection contre les “bien pensants”.
    Dire que l’art doit faire ci et servir à ça constitue une approche moraliste de l’art, qui n’est pas caractéristique de notre époque. Ainsi, en des temps plus reculés, l’art n’avait pour seul but que de répandre la sagesse divine (appelez ça comme vous voulez) et toute autre forme d’expression artistique était bannie.
    Interdire un film parce qu’il pourrait inciter à? Et filtrer les sujets d’étude des réalisateurs de film donc? Ne proposer que des sujets neutres? Ne pas montrer la violence de notre société de peur de créer d’autres violences?
    Je n’ai pas besoin d’aller plus loin pour être compris.
    Dire que la mise en scène de l’exécution violente d’une femme est une incitation aux violences sur les femmes revient à dire que tout œuvre décrivant la violence crue est une incitation à la violence. Ce qui est absurde.
    Alors comment éviter la potentielle influence néfaste sur les esprits “fragiles” ou “archaïques” tout en conservant la liberté artistique?
    Je crois qu’on appelle ça l’éducation.

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