Sexe

L’orgasme féminin : le guide complet

orgasme féminin

Bien menteur, d’abord avec lui-même, l’homme qui vous dirait n’être aucunement fasciné, sinon obsédé, par l’orgasme féminin. A fortiori s’il aime le sexe. Bien menteur l’homme qui vous dirait ne pas jouir prodigieusement de voir cet orgasme illuminer de traits tirés, incendier de joues fauves, barrer de bouches tordues, le visage de son amoureuse, yeux clos, yeux flous. Bien menteur l’homme qui vous dirait ne pas se sentir animé, alors, dans son bel égo reptilien, d’une puissance quasi-divine, lorsque, entre ses bras et sous ses caresses, ce corps et cette âme chéris s’agitent de spasmes et d’agrippements à la surprenante violence, tandis que ses mâles oreilles s’emplissent de cris, de gémissements, de soupirs, francs ou retenus. Bien menteur celui qui vous dirait n’avoir pas été métamorphosé d’une manière ou d’une autre, par les rires ou les larmes qui suivent parfois…

Pourtant, j’en suis vraiment convaincu, ce n’est que mon avis personnel : il n’y est pas pour grand-chose, ce Pinocchio. Et il n’en a pas l’exclusivité. Bon ou mauvais amant, ce qui est très relatif (n’est-il pas ?) – l’Austerlitz de l’une pouvant être le Waterloo de l’autre, à performance égale ou pas – nous lui permettrons de n’éprouver que deux sentiments : l’admiration, pour celle capable de ressentir une telle extase, la  reconnaissance, pour le cadeau fantastique qu’Elle lui fait. Car tout, de l’orgasme, ne se passe qu’en Elle. Et c’est à lui qu’il convient d’écouter, avec la plus grande attention, durant cette fusion magique, en croisant les doigts… (c’est une image voyons ! Il y a évidemment mieux à faire de ses mains durant l’instant qui nous occupe.)

Nous parlons bien ici de l’orgasme féminin, pas de la « seule » jouissance ou de l’un de ses pics

Pourtant déjà bien satisfaisants, l’orgasme est d’un tout autre niveau. Tévouille, s’appuyant sur un ouvrage désormais classique, nous précise rigoureusement cette distinction. Et c’est d’autant plus heureux qu’il est sans équivalent, cet orgasme. Et pour les femmes, et encore moins pour les hommes. Je n’entrerai pas dans les détails aujourd’hui car le sujet de l’orgasme masculin, voire même prostatique, encore plus tabou, hors de la « basique » éjaculation, est largement sous traité. Lapuce nous l’exposait pourtant avec une certaine clarté, déjà, dans un article ancien. Surtout, quand, mise en mâle situation, elle dévoile le plaisir qu’elle a pris à en donner en mode strapon…

Mais non ! C’est de l’orgasme féminin dont il est question ici

Un orgasme féminin est irréductiblement sans équivalent. Par son mystère, imprévisible, par sa puissance, insoupçonnée, à moins de l’avoir ressenti ou vu de ses propres yeux (« Oh putain la vache ! Alors c’est ça ? Moi qui croyais que… »), il est encore une quasi énigme, pour les hommes, évidemment, mais aussi pour un grand nombre de femmes. Cet orgasme rend les hommes et les femmes définitivement inégaux en matière sexuelle, projetant ses dernières dans une dimension supérieure à jamais inatteignable. Mais elles ne sont pas non plus égales entre elles devant l’orgasme vaginale, qualifié ici de « Saint Graal » puisqu’on estime à seulement 30% la part de celles qui l’ont connu. Vaginal ? Clitoridien étendu ? On n’est pas vraiment sûr… Si on en connaît très bien les conséquences, mesurables, son origine, son déclenchement, restent, eux, très discutés… C’est dire s’il relève encore trop de l’approximatif, du mythe, cet orgasme…

Tous ces chiffres et ces études sur l’orgasme féminin sont évidement à prendre avec des pincettes

Tant le sujet même, aux implications et enjeux majeurs, biaise les résultats. Pourtant, il semble que si certaines, rares, connaissent l’orgasme rapidement, voire de manières multiples et enchaînées, la grande majorité ne l’éprouve que tardivement, vers 30 ou 40 ans. D’autres, hélas, auront beau faire, l’idée m’attriste tant j’ai peine à l’accepter : il semblerait qu’elles ne le connaîtront jamais. Pour la plupart, enfin, surtout dans les générations bien plus anciennes, écrasées, façonnées par les diktats phallocrates, cela relève simplement de la science-fiction ou de l’inexistant… « Hein ? qu’est c’est qu’ça ? Mais nan, c’est une invention du cinématographe ça !» C’est précisément ce dont nous parle Maianna dans un article irrésistible mais, hélas, tellement vrai. Dont on n’omettra évidemment pas de lire les commentaires… tout aussi éclairants…

Rose H. avec toute la finesse et l’engagement qui la rendent unique, ne s’y est quant à elle pas trompée : elle amalgame avec raison, en bonne alchimiste, le plaisir féminin, orgasmique ou non d’ailleurs, le sexe, à l’émancipation de la femme. Faut-il rappeler qu’elle s’appuie notamment sur la saison 1 d’une série dont l’intelligence et la richesse d’analyse sont inédites. Sans précédent.  (A part « The Wire » peut-être). « Masters of Sex ». Vous devez la voir, cette série. « Masters of Sex ». C’est urgent. « Masters of Sex ». Vous ne pourrez pas dire qu’on ne vous avez pas prévenues. « Masters of Sex ». (si ça ce n’est pas du subliminal… Et euh… pour que ce soit clair, je n’ai pas d’actions « Showtime ».)

Alors, d’où vient-il cet orgasme ? D’un état psychique lié au sentiment amoureux ?

Qu’il faut assumer et revendiquer au nom d’une sensualité, sensibilité, et affectivité féminine ? Qu’il faut exiger de son partenaire trop englouti et irrécupérable ou presque dans les délires du porno, alors que l’écoute, la tendresse, le respect, le lâcher-prise, le désir dans les yeux de l’autre sont primordiaux ?Voilà un article de Saroune que j’adore et qui fait du bien.

Passer outre, héroïquement, tous les verrouillages et tous les conditionnements auxquels une femme peut être soumise, et un homme pas moins, mais dans l’antithèse, on voit que cela reste difficile. Quoique… on s’entête, on voudrait comprendre…

L’orgasme féminin est quand même bien lié à l’anatomie non ?

Tailles au moins réciproques, emboîtements réussis… voilà qui semblerait aller de soi… quoique… Et pour celles qui se passent d’hommes ? Non ! Ce serait plutôt une question de chimie, liée aux hormones, puisqu’une femme enceinte connaît souvent un décuplement de ses capacités jouissives, sinon orgasmiques…

Que de mystères, que de pressions, parfois que de compétitions ou de rivalités, autour de cet orgasme ! Jusqu’à déplorer que de droit, il soit devenu devoir, ce qui est un comble !Obligation d’orgasmer ! Eventuellement avec une aide chirurgicale…

Où comment rajouter de la pression à la pression… Là où il n’en faut aucune et prendre son temps, justement, là où, peut-être, au contraire, l’abandon de soi et la confiance, en soi, en l’autre, partagée, est l’une des clés. J’ai bien dit une des clés, avec toutes celles évoquées ci-dessus, car, finalement, au milieu de toutes ces incertitudes, tandis que l’honnêteté sur le sujet est toute relative… Ne faudrait-il pas plutôt se rassurer ? L’inégalité semblant pour le coup indiscutable, dans l’état de nos connaissances actuelles, ce mystère se présentant bien souvent quand on ne s’y attend pas, et c’est tant mieux, ne faudrait-il pas plutôt se dire, comme vous le clamez à peu près toutes avec brio et justesse dans ces différents articles et d’autres: «  Foutez-nous la paix ! A chacune son orgasme ou son non-orgasme ! » Et avec la personne de son choix.

Point de musique non plus : je laisse à chacune, avec un infini respect, la liberté de se remémorer délicieusement – ou non – les morceaux éventuels sur lesquels vous avez eu un ou plusieurs orgasmes…

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Rédaction LadiesRoom

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