Témoignages

Pourquoi je suis contre le mariage

contre le mariage

Disclaimer : avant que les fleurs bleues et autres idéalistes ne s’offusquent, précision doit être faite : mon avis sur le mariage ne concerne que moi, et je n’ai jamais trouvé ridicule que quelqu’un se marie, du moins quelqu’un autre que Britney Spears, ça va de soi. Autrement dit, ce texte aurait pu s’appeler « pourquoi personnellement je ne suis pas faite pour le mariage » ou « pourquoi je n’ai pas envie de me marier », mais j’ai opté pour le titre le plus court – question éditoriale.

A l’âge de ma première communion, la vie était un Pepito géant : j’étais plus préoccupée par les casquettes de baseball, les cabanes dans la forêt et prétendre que je tenais un laboratoire spécifique dans le jardin que par le fait de se taper des heures supp’ de catéchisme, mettre une robe blanche et se voir offrir une chaîne hi-fi pour fêter l’occasion. Je ne sais pas comment ça se passe ailleurs en France, mais dans le Nord, la chaîne hi-fi était le cadeau ultime du communiant.

A l’âge de ma première communion donc, je n’avais pas envie de faire ma première communion. C’était chiant, inutile, et hypocrite (parce que quand Laetitia vient se foutre de toi dans la cour de recréation, elle s’en fout pas mal de la morale chrétienne). Manque de bol, si ma mère était assez open niveau Bible et tout ça (si je lui avais annoncé que j’étais lesbienne à 10 ans, elle m’aurait félicité pour avoir osé faire mon coming-out), à l’école privée catholique où j’étais, les profs de catéchisme et les sœurs l’étaient vachement moins.

Suite à l’annonce de ma décision – qui au passage me permettait de lire plus de bédés et de regarder Denver le dinosaure tandis que les autres se tapaient les essayages de chapelet – les sœurs ont commencé à vouloir me remettre dans le droit chemin.

Pas de communion, pas de mariage

Elles ont donc appelé à la maison avec cet argument de poids : si je ne faisais pas ma communion, je ne pourrais jamais me marier. Elles étaient un peu bizarres. Probablement que c’était des nonnes-zombies, ou ce genre de suppôts de Satan planqués derrière un masque de dévot. Les nonnes-zombies ont vraiment usé d’un tas de subterfuges pour me convaincre avant d’abandonner l’idée, mais le prétexte du « tu ne pourras jamais te marier » comme menace suprême m’a toujours laissé perplexe.

D’une part, c’est totalement faux : on peut se marier sans avoir fait sa communion. Oui je sais, scandale, Jésus doit se retourner sous son olivier. Ensuite, je n’ai pas le souvenir d’avoir jamais rêvé de me marier. Déclarer « c’est le plus beau jour de ma vie » ou je ne sais quel poncif bien mièvre, c’est pas mon truc. A vrai dire, se marier a toujours été à mes yeux un sacré gouffre à thunes. Traiteur, salle, robe, chaussures, bagues, cartons d’invitations, fleurs, coiffeur, champagne et pâtisseries, tout ça pour dire qu’on s’aime, c’est quand même une sacrée esbroufe.

Le mariage est une contrainte

Narcissique (« Réservez cette journée, elle sera consacrée A NOTRE COUPLE »), le mariage est aussi une contrainte pour pas mal d’invités : ils doivent se déplacer, offrir un cadeau, se faire chier pendant 2 heures pendant que le curé fait son speech et que les futurs époux tentent de se remémorer le texte préparé et appris la veille, avant de potentiellement n’avoir rien à raconter aux autres convives présents à la table qui leur a été assignée.

Sans aller jusqu’au mariage en grande pompe, même un simple petit mariage à la mairie manque tout aussi peu de romantisme.

Le mariage, un engagement pour la vie avec l’être aimé

Peut-être que c’est ma peur de l’engagement ? Mon allergie à l’or ? Mon insatisfaction chronique qui fait que je SAIS que je ne trouverais jamais la robe parfaite ? Car les robes de mariées sont belles, vraiment, j’aimerais pouvoir en mettre une un jour même si c’est pour aller à Champion.

Se marier, c’est signer avec son sang qu’on va rester avec cette personne. A partir du moment où on se dit « oui », l’obligation de rester ensemble est prononcée. C’est gagné, tu es à moi et je suis à toi : pourquoi essayerais-je toujours de te plaire, en me faisant beau, en distillant les petites attentions ? Bien sûr on va continuer à entretenir le désir, mais finalement la pression est moins grande que lorsqu’on était juste concubins.

Se marier, c’est la certitude qu’on s’aime. On ne se quitte pas comme on se brosse les dents quand on est passé devant monsieur le Maire. On se force plus à rester, on va faire des efforts, être frustré, vouloir raviver la flamme, donner un second souffle, se retrouver parfois, ou se détester.

Le mariage est au couple ce que le sexe est à Paris Hilton : tous les samedi soirs, elle croit que tout va bien se passer, mais à chaque fois elle se retrouve avec des sex tapes sur internet et une MST.

Pourtant, il semblerait que le mariage ne soit plus un accomplissement en soi, même si pour certaines vieille-France il reste le porte-jarretelle de la valeur sociale. Aujourd’hui il y a quelque chose d’héroïque et de candide dans le fait d’y croire malgré tout. C’est l’instant présent qui compte, avoir confiance en son amour pour l’autre. Et pourquoi pas ? Peu importe si c’est naïf, puisque c’est sincère.

Par contre à un moment donné ça devient ridicule : Johnny Hallyday ? Pamela Anderson ? Elizabeth Taylor ? Je vous parle.

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